La ferme
L’école La Ferme des Enfants a été créée au départ dans le cadre des activités complémentaires agricoles. Puis elle s’est dissociée de l’exploitation pour prendre une forme associative, sans renoncer à l’écosystème vivant qui caractérise la cohabitation entre végétal, animal et humain.
Un élevage d’une quinzaine de chèvres permet la production de fromages de qualité biologique. L’élevage est le rendez-vous des enfants à l’époque des mises-bas : naissances, biberon, pouponnière sont les occupations favorites de certains jeunes citoyens qui s’emploient à découvrir les animaux portés par un enthousiasme irrépressible.
Les poneys sont eux aussi des compagnons assidus des enfants et des adolescents : nourrissage, soin, pansage, communication intuitive, ballade à la longe, observation, croquis…. De multiples ateliers sont organisés autour des poneys.
Les poules permettent une production d’œufs destinés à la fabrication des crèpes et des gaufres de la Guinguette, à la confection de pâtisseries, et à la vente au marché des habitants lorsqu’il reste du surplus. Avec l’argent récolté, les citoyens financent des projets ou des achats décidés au Conseil d’Ecole.
Pan-pan, le magnifique paon bleu, offre sa majestueuse présence lorsqu’il le souhaite. En liberté, Pan-Pan circule d’un bout à l’autre du lieu.
Les chats sont de discrets occupants de l’école, surtout Chokapic, un vieille chatte qui apprécie volontiers les mains caressantes sur son dos.
Le jardin pédagogique présente buttes et parcelles pour expérimenter la permaculture avec les adultes qui la pratiquent. Une trentaine d’arbres fruitiers jalonnent la cour, plantés avec Elise Roche dans le cadre de son projet « L’école dans les arbres ».
Des chèvres pour le fromage, des poules pour les œufs, des abeilles pour la production de miel, des truies et des poneys (pour l’amitié) … Le soin aux animaux fait partie intégrante des programmes scolaires ; l’après-midi, certains ateliers sont consacrés au soin des équidés (pansage, soin des pieds…), aux visites des ruches ou à la garde des chèvres dans la forêt.
Côté jardin, des ateliers sont également proposés en après-midis au sein du jardin pédagogique afin que les enfants puissent semer, planter, observer le développement de la vie végétale.
Les enfants abordent ainsi la production animale et végétale à diverses échelles, et appréhendent toute la filière, du potager à l’assiette. Cette pratique est indispensable aux générations du futur qui devront assurer leur propre sécurité alimentaire face à une logique agroalimentaire mondiale dont les incohérences sont de plus en plus tangibles. Savoir produire sa nourriture correspond à une nécessité vitale et politique qui peut contribuer à l’équilibre intérieur et à la paix dans le monde.
Au contact du vivant
Être en contact avec le vivant, les éléments, les saisons, les lois de la nature constitue une priorité dans la vie d’un enfant. Il se construit avec les multiples sensations et les messages subtils que lui transmettent l’environnement vivant dans lequel il évolue au quotidien. Cela favorise un développement physique et psychologique harmonieux, complet, qui contribue à bâtir un profond sentiment de sécurité.
L’apprentissage de la loi
Dans une société qui perd son sens, la nature et les êtres vivants qui la composent aident l’enfant (et l’adulte) à ancrer des principes fondamentaux qui le reconnectent en profondeur avec la vie. La nature possède ses lois, simples et indiscutables, desquelles toute dualité est absente. Face aux lois de la nature, l’enfant construit un sens affûté des réalités et mûrit son système de ressources qui lui permettra d’accueillir et de gérer les difficultés rencontrées. Il développe également sa compréhension et sa compassion pour le monde vivant qui l’entoure.